En
Avril 2011 (il y a bientôt 4 ans donc) à la salle CEDEAO du CASEF, une
soixantaine de togolais représentants diverses catégories actrices du
développement de l’Internet au Togo, rêvaient pour le meilleur. Depuis lors,
beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont: l’adoption de la loi sur les
communications électroniques, la publication du Document de Politique
Sectorielle sur la Stratégie de Promotion des Technologies de l’Information et
de la Communication (TIC) 2011-2015, la mise au goût du jour du fameux Rapport sur
l’e-administration au Togo… Que reste-t-il aujourd’hui de cette vision
prométhéenne de l’Internet au Togo que je vous propose en verbatim ci-dessous?
« 1.
L'accès haut débit d’une capacité d'au moins 100 Mbps est abordable, facile à
acquérir, omniprésent et disponible sur les terminaux mobiles grâce à des
points d’accès à l’Internet sans fil répartis dans la capitale Lomé et
disponible dans toutes les zones urbaines et rurales. Le pays tout entier est
couvert par un réseau sans fil qui s’est propagé de manière similaire à la
couverture mobile GSM existante.
2.
Au moins 80% des services publics, y compris les applications gouvernementales
et près de 30% des activités domestiques telles que les transactions
économiques de bas niveau (services de paiement mobile) sont effectuées en
ligne.
3.
80% de la population utilisent l'accès qui leur est offert, avec au moins 50%
des étudiants capables d'accéder aux contenus éducatifs depuis leurs maisons et
80% des écoles sont connectées.
4.
Les questions qui ont un impact négatif sur les ressources critiques de
l'Internet, tels que la disponibilité des adresses IP, (la sécurité des
serveurs de noms -DNS) sont de vieux souvenirs depuis que IPv6 et (DNSSEC) ont
été déployés.
5.
Le coût du transit Internet a été ramené à sa portion locale depuis que le
trafic Internet est acheminé localement par des points d'échange Internet
déployées et fonctionnelles (IXP); et la télévision et la radio par Internet à
la demande abondent pour répondre à toutes sortes de programmes, le contenu
local et les besoins de divertissement. Le “triple play“ (données, voix et
vidéo) est livré à un coût abordable pour tous.
6.
Le gouvernement facilite et participe à un espace élargi de dialogue sur les
politiques publiques d’envergure qui permet aux citoyens de l’informer de leurs
besoins et des services. Les applications de E-santé et le e-gouvernance
résultent de ces interactions. (Le .tg est la marque de fabrique de tous les
sites web institutionnels et adopté largement par les togolais). Le paysage
politique est favorable à l'innovation technologique et la croissance (est
tirée par le haut par le développement du numérique).
7.
Comme l'accès à la large bande (le très haut débit) s’intègre dans les écoles à
tous les niveaux (du primaire à l’université) et à travers le pays, l'Internet
comme pilier du développement devient plus flagrant pour le gouvernement et la
population.
8.
Le contenu local produit et utilisé par les populations du pays continue de
croître à hauteur de 20% (l’an).
9.
Les affaires et les services bancaires deviennent pleinement accessibles par Internet
et les transactions ont lieu sur les appareils mobiles.
10.
Il devient de plus en plus nécessaire d'endiguer la croissance de la
criminalité en ligne, c’est pourquoi la brigade anti-cybercriminalité a été mis
en place comme action préventive. »